Les Secrets de l’oreille : la connaitre pour mieux la protéger

Selon une enquête JNA Ifop 2016, près de 80% des salariés du tertiaire disent être gênés par le bruit ; 91% des actifs ouvriers déclarent être en difficulté par rapport au bruit ; 80% des actifs indiquent rencontrer des difficultés à suivre des conversations à cause du bruit ambiant. Nous connaissons tous sans mal les conséquences d’une exposition au bruit sur la santé : stress, fatigue mais à la longue c’est également des cas plus graves de surdité. Apprenons à mieux connaitre notre oreille afin de la protéger durablement.

Commençons par l’essentiel

L’oreille, organe de l’audition et de l’équilibre, est formée de trois entités : l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.

 L’oreille externe est composée de deux parties.

  1. Le pavillon de l’oreille est la partie visible de l’oreille externe. Bordée de poils et de glandes qui sécrètent le cérumen, il fait converger les ondes sonores vers le conduit auditif externe qui achemine les ultrasons jusqu’au tympan.
  2. L’oreille moyenne est située dans une cavité de l’os temporal. Remplie d’air, elle est située entre le tympan et l’oreille interne. Trois petits os de l’oreille moyenne, les osselets, assurent la transmission des vibrations du tympan vers l’oreille interne : l’étrier (le plus petit os du corps humain, le plus interne, relié à l’enclume par une articulation), l’enclume et le marteau

L’oreille interne est constituée de deux parties.

  1. Le vestibule se prolonge par les canaux semi-circulaires, petits canaux osseux disposés presque à angle droit et remplis de liquide.
  2. La cochlée a la forme d’une coquille d’escargot. Elle est divisée en trois cavités qui sont remplies de liquide. Le canal central, dit canal cochléaire, contient l’organe de Corti, organe de l’audition, siège des cellules ciliées sensorielles.

Comment reçoit-on les sons ?

  • Les ondes sonores sont captées par le pavillon qui va les diriger dans le conduit auditif jusqu’à la membrane du tympan (oreille externe).
  • La membrane va vibrer sous l’effet de pression des ondes et activer la chaîne des osselets qui, à son tour, va transmettre les vibrations à l’oreille interne (oreille moyenne).
  • Les cellules ciliées réagissent aux vibrations et envoient, par le nerf auditif, des impulsions jusqu’au cerveau où le signal sera interprété (oreille interne).

Les cellules ciliées se dégradent naturellement avec l’âge (la presbyacousie) et de manière prématurée lors d’une exposition prolongée au bruit ou lors d’un traumatisme sonore. Attention, la destruction de ces cellules est irréversible !

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Les effets sur la santé

Pour une journée de travail (8 heures), on considère que l’ouïe est en danger à partir de 80 dB(A). Si le niveau de bruit est supérieur, l’exposition doit être de plus courte durée. Si le niveau est extrêmement élevé (supérieur à 135 dB(A)), toute exposition, même de très courte durée, est dangereuse. Les effets sur la santé peuvent être multiples.

A la suite d’une exposition à un bruit intense, on peut souffrir temporairement de sifflements d’oreilles ou de bourdonnements (acouphènes) ainsi que d’une baisse de l’acuité auditive. Cette fatigue auditive disparaît avec le temps si aucune nouvelle exposition au bruit ne survient.

Surdité

L’exposition prolongée à des niveaux de bruits intenses détruit peu à peu les cellules ciliées de l’oreille interne. Elle conduit progressivement à une surdité irréversible. L’exposition à certains solvants, dits ototoxiques, peut amplifier ce phénomène. Aujourd’hui, on ne sait pas soigner la surdité. L’appareillage par des prothèses électroniques se contente d’amplifier l’acuité résiduelle, il ne restitue pas la fonction auditive dans son ensemble. Son efficacité reste donc limitée.

Le choc acoustique

Les chocs acoustiques sont des événements électro-acoustiques rares et imprévisibles conduisant à des niveaux de bruit intenses (souvent courts) reçus dans les casques utilisés notamment par les opérateurs dans les centres d’appels téléphoniques. Ces dysfonctionnements proviennent généralement de mauvaises isolations (perturbations électromagnétiques / boucles de courant).

Dans certains cas de figure, le bruit favorise le risque d’accident du travail pour plusieurs raisons :

  1. – le bruit exerce un effet de masque sur les signaux d’alerte ;
  2. – le bruit perturbe la communication verbale ;
  3. – le bruit détourne l’attention.

Le bruit peut aussi entraîner des effets néfastes pour d’autres fonctions que l’audition. Les effets non traumatiques du bruit se manifestent aux niveaux physiologiques et émotionnel : troubles cardiovasculaires, troubles du sommeil, stress, baisses des performances cognitives, etc.

Les protections à notre disposition

 Les EPI pour l’appareil auditif sont principalement les casques antibruit, constitués de coquilles qui s’appliquent sur l’oreille et les bouchons d’oreilles qui sont introduits dans le conduit auditif :

  • Le casque antibruit est plus efficace que les bouchons mais plus encombrant et plus chaud.
  • Les bouchons sont en général moins efficaces que le casque mais moins encombrants et moins gênants que celui-ci. Ils peuvent être de différents types (usage unique, réutilisable, avec ou sans arceau ou corde) suivant l’utilisation.

Il convient de signaler que les casques d’écoute ne sont pas des protecteurs auditifs et qu’ils n’ont pas leur place là où l’exposition au bruit exige le port de protecteurs auditifs.

Les Casques anti-bruit

Ces protecteurs sont composés de coquilles munies d’oreillettes souples qui s’appliquent sur la périphérie de l’oreille. Les coquilles sont reliées par un arceau passant au-dessus de la tête (serre-tête) ou derrière la nuque (serre-nuque). Cependant, les serre-tête et les serre-nuque sont recommandés uniquement pour un port intermittent.

Il existe des casques anti bruit actifs qui ont un mode de fonctionnement en relation avec le niveau sonore extérieur :

  • amplification des sons faibles et atténuation des sons forts : Cet effet peut être produit par un élément mécanique (orifice très fin ou fente étroite), soit par un élément électronique restituant le son ambiant avec une intensité d’autant plus faible que le niveau du son augmente.
  • réduction active du bruit : L’atténuation passive est renforcée par un dispositif comprenant un microphone, un montage électronique et un écouteur qui émet un son identique au son à supprimer mais en opposition de phase.
Les bouchons d’oreilles

Ces protecteurs sont directement introduits dans le conduit auditif ou dans la cavité de l’oreille pour en obturer l’entrée. Ils peuvent être réunis par un arceau ou par un cordon d’interconnexion. Leur utilisation est recommandée pour un port en continu.

Il existe trois types de bouchons d’oreilles :

  1. Les bouchons d’oreilles pré-modelés : ceux-ci peuvent être introduits directement dans le conduit auditif sans façonnage préalable. Pour une bonne utilisation, la taille doit être adaptée au porteur.
  2. Les bouchons d’oreilles façonnés par l’utilisateur : ceux-ci sont à usage unique (en polyuréthane hypoallergénique à expansion lente) ou à réutilisation limitée (en thermo-plastique-élastomère). Ils sont fabriqués avec des matériaux susceptibles d’être malaxés et façonnés par l’utilisateur avant d’être introduits dans le conduit auditif.
  3. Les bouchons d’oreilles réalisés sur mesure : ces bouchons sont moulés à la forme de l’oreille de l’utilisateur et généralement conçus de façon à laisser passer certaines fréquences et en atténuer d’autres. Ainsi ils permettent également de communiquer facilement dans un environnement bruyant.

 

Voir également  » Comment insérer correctement ses bouchons d’oreilles » – Sources INRS

 

Les méfaits du bruit peuvent avoir des conséquences peuvent être graves et irréversibles comme nous avons pu le voir. Lorsqu’il est impossible de réduire le bruit à par des protections collectives, c’est donc des protections auditives individuelles qui doivent être considérées. Le choix d’un protecteur individuel contre le bruit s’effectue en fonction de l’environnement de travail afin d’apporter une protection acoustique satisfaisante et une gêne minimale au porteur.

Sources : Le Figaro / SSTRN / INRS

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